Comme toujours l'écriture de Sylvain Tesson est douce & régulière. La justesse des mots, la poésie des images, l'humour est semé partout. Il reflète en tout point la contradiction propre à l'être humain: il a par exemple l'envie profonde de solitude, mais ses voyages sont aussi prétexte à la rencontre des autres peuples & autres waldganger (celui qui court aux forêts en allemand, les vagabonds).Parmis les sources qui ont nourri sa soif de solitude, de vagabondage & de grands espaces, il cite Goethe & Jünger bien sur, Valery, Nietzsche, Kerouac, Tolkien, Hamsun... La seule grande absente est Ella Maillart, même lorsqu'il se rend aux confins des Monts Célestes.
Il part à la découverte d'une autre façon de vivre: rebelle, en marge & solitaire. Pour autant, il n'en devient pas égoïste: on trouve un plaidoyer emporté sur la condition des femmes à travers le monde. Il ne veut pas être humaniste dans ce monde là, car partout où il regarde, une moitié de la population asservie & réprime l'autre moitié. Il remarque avec désespoir qu'aucun animal ne traite les femelles de son espèce de façon aussi abjecte; il en est dégouté de l'homme & du genre humain.
Rejetter les hommes mais se nourrir de lectures, encore une contradiction de Sylvain Tesson... "Ma porte est ouverte à tout le monde du moment que personne ne passe".
J'apprécie particulièrement Sylvain Tesson pour son écriture & pour ses thèmes, d'autant plus qu'il ne nourrit pas un regret puéril pour le passé, pas de "c'était mieux avant" bien que la civilisation moderne & les moeurs de notre siècle le rebutent.
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