Voici une histoire de famille. C'est la vie d'une femme, Lucile, qui s'avère être la mère de l'auteur.
Ce livre est à la fois un roman, une biographie, une autobiographie et une chronique familiale.
Mais sans voyeurisme, on y trouve au contraire une grande pudeur d'intention.
De part son sujet, Delphine de Vigan a instauré une mise à distance très soignée.
De part l'appelation des personnages, Lucile, Liane, Georges, Manon, et non pas "Maman", "Grand mère", "Grand père" ou "ma soeur", reflet de la volonté de se mettre le plus possible au niveau du lecteur et de malgré le sujet de rester dans le roman.
Delphine de Vigan a été contruite et déconstruite par la lourde histoire familiale, qui est de fait extrêmement personnelle. Comment peut-on écrire sur quelque chose d'aussi intime mais aussi sensible à la fois?
Il semble qu'elle ait besoin d'en parler & de travailler dessus, pour s'approprier cette histoire & la comprendre.
Selon moi, le but principal de ce texte est de transformer l'histoire en récit: mettre l'histoire suffisamment à distance pour l'accepter et la travailler, la rendre la plus neutre possible. Delphine de Vigan se sert de son rôle d'auteur comme moyen de thérapie. Mais cette thérapie romanesque sert aussi au lecteur: tout le monde a une famille compliquée, dérangée, dont l'histoire est mouvementée. Nous avons tous en nous des blessures dûes à nos relations familiales, notre enfance, et tous des choses à régler. Suivre le parcours de Delphine de Vigan peut nous permettre de nous poser d'autres questions sur notre propre histoire et de chercher des pistes afin de résoudre les conflits et de panser les blessures.
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